Fertilisation
4
minutes

Comment les azotobacters peuvent vous permettre d'améliorer vos rendements avec moins d’engrais minéraux ?

Roméo Vezo
20/10/22

L’agriculture d’aujourd’hui repose sur l’utilisation importante d’engrais minéraux, en particulier d’azote, pour maximiser la productivité des cultures.

Cette consommation va plus que doubler d’ici à 2050 pour nourrir une population de plus en plus nombreuse (Bindraban et al., 2015).

Dans ce contexte, il est de plus en plus nécessaire d’envisager de nouvelles approches innovantes pour produire de manière plus efficiente et durable, en réduisant la dépendance aux engrais conventionnels.

Azotobacters : késako ?

Les bactéries fixatrices d’azote atmosphérique vivent dans les tissus des plantes et peuvent permettre d’apporter un complément aux engrais minéraux de manière “non-symbiotique”.

De manière non-symbiotique, c’est-à-dire aux plantes qui ne sont pas des légumineuses, comme les céréales.

La fixation biologique de l’azote (BNF) fait référence à un processus basé sur une conversion de l’azote atmosphérique (N2) en ammonium, forme d’azote absorbable par les cultures.

💡 L’efficacité des azotobacters a été prouvée dans de nombreuses études pour améliorer la nutrition des plantes et la fertilité biologique des sols. Une étude de Chen datant de 2008 a montré que près de 2 tonnes d’azote conventionnel sont nécessaires comme engrais pour pour égaler les effets d’une tonne d’azote fixé biologiquement par les légumineuses et les azotobacters.

Les caractéristiques agronomiques des azotobacters contribuent positivement à une production agricole durable. Exploitées à bon escient, elles sont une des solutions à explorer pour relever les grands défis agricoles du XXIème siècle.

Les conditions favorables à leur développement

Ces bactéries sont presque toujours présentes dans les sol, dans des proportions et quantités différentes.

Les populations d’azotobacters sont affectées par les paramètres physico-chimiques du sol  (Kizilkaya, 2009) :

  • Texture du sol : les espèces d’azotobacters ont été trouvées dans des plus grandes quantités dans des sols fertiles plutôt que dans des sols sablonneux en raison de leurs besoins relativement élevés en phosphore (Brenner et al., 2005).
  • Structure du sol : un milieu aérobie est important pour les échanges gazeux et la fixation biologique du diazote de l’air.
  • Disponibilités des éléments nutritifs du sol : une relation directe existe entre a quantité d’azote atmosphérique fixée par les azotobacters et la disponibilité en certains éléments nutritifs : P, Fe, Mo et S. La protéine qui permet de catalyser la réduction du diazote de l’air est appelé “nitrogénase Mo-dépendante” ou aussi “protéine de fer”. Pour fonctionner correctement, elle a besoin de quantités suffisantes de molybdène, de fer et de soufre sous des formes assimilables.
  • Les paramètres physico-chimiques du sol :
  • Le pH : l’acidité (pH < 6) diminue la population et peut inhiber complètement leur croissance. L’optimum est atteint pour un pH entre 7 et 7,5.
  • La température : optimum = 25 à 30°C. En-dessous de 0°C, elles sont à l’arrêt.
  • La quantité et la qualité de la MO : travailler dans une démarche de sols vivants.
  • L’humidité : comme tout être vivant, la sécheresse ne les aide pas.
  • La salinité : un taux de sodium trop élevé impacte leur fonctionnement.

Quels effets bénéfiques pour votre système agricole ?

En plus de la fixation biologique d’azote atmosphérique, les espèces d’azotobacters sont capables de synthétiser des hormones de croissance végétales : auxines, gibbérellines, cytokinines (Arora et al., 2018). En particulier, l’auxine (acide indole-acétique) est une hormone végétale qui régule la croissance des racines, joue un rôle central dans la division cellulaire, l’élongation et le développement des fruits (Grossmann, 2010).

Des études ont montré que certaines souches d’azotobacters ont la capacité de solubiliser le potassium et le zinc et ainsi d’améliorer leur assimilation par les plantes (Singh et al., 2010). Divers mécanismes sont impliqués dans ce processus, dont la production d’acides organiques (Diep et Lieu, 2013).

Certaines espèces d’azotobacters peuvent synthétiser des substances anti-fongiques qui inhibent le développement de certaines espèces de pathogènes comme helminthosporiose, fusariose et rhizoctone (Baars et al., 2015). Ces molécules peuvent protéger indirectement les plantes des ravageurs.

La sécheresse et la salinité sont parmi les principales contraintes environnementales qui limitent la croissance, la productivité et la qualité des cultures (Yang et al., 2009). Les azotobacters ont la capacité d’améliorer la tolérance des cultures aux stress biotiques et abiotiques chez les plantes (Ruzzi et Aroca, 2015). Plusieurs travaux ont démontré une efficacité des azotobacters pour la tolérance au stress hydrique (Shirinbayan et al., 2019).

La compatibilité des espèces introduites d’azotobacters avec le microbiome local est encore un aspect à explorer.

Il est néanmoins possible de mettre les souches autochtones dans de bonnes conditions pour leur permettre de se développer.

Cela permet de fournir aux plantes non-légumineuses une quantité importante d’azote, en plus de la synthèse des hormones favorisant leur croissance et l’augmentation de la disponibilité de nutriments supplémentaires (P, K, Zn) pour une meilleure nutrition.

Chez Oligo+, notre mission est de simplifier votre métier en vous permettant de travailler plus sereinement, d'améliorer vos marges et d'avoir une meilleure intégration environnementale.

Comment ?

En proposant des engrais à la fois simples d’utilisation, révolutionnaires et économiques.

En intégrant un service qui vous accompagne tout au long des cycles culturaux, dans vos prises de décisions, et détermine avec vous le meilleur moment pour l’épandage des engrais.

Notre volonté est d’apporter de l’importance à la prise en compte de trois facteurs qui sont indispensables pour faire progresser un système : l’Homme, le sol et la plante. Nous construisons une méthode solide et personnalisée, qui saura s’adapter à chaque ferme pour combiner performance et protection du sol grâce à des pratiques simples et maitrisées.

Sources bibliographiques

  • Arora, M., Saxena, P., Abdin, MZ et Varma, A. (2018). L'interaction entre Piriformosporaindica et Azotobacter chroococcum régit mieux les paramètres physiologiques etbiochimiques des plantes chez les plantes Artemisia annua L. cultivées dans desconditions in vitro. Symbiose 75, 103-112. doi : 10.1007/s13199-017-0519 -y
  • Baars, O., Zhang, X., Morel, FMM et Seyedsayamdost, MR (2015). Le métabolisme sidérophore d'Azotobacter vinelandii. Appl. Environ. Microbiol. 82, 27-39. doi : 10.1128/AEM.03160-15
  • Bindraban, PS, Dimkpa, C., Nagarajan, L., Roy, À. et Rabbinge, R. (2015). Revisiter les engrais et les stratégies de fertilisation pour une meilleure absorption des nutriments par les plantes. Biol. Fertilité. Sols 51, 897-911. doi : 10.1007/
  • Brenner, DJ, Staley, JT et Krieg, NR (2005). "Classification des organismes procaryotes etle concept de spéciation bactérienne", dans Bergey's Manual of Systematic Bacteriology:Volume Two: The Proteobacteria, Part A Introductory Essays, eds DJ Brenner, NRKrieg, JT Staley et GM Garrity (Boston, MA: Springer ), 27-32. doi :10.1007/0-387-28021-9_4
  • Chen, YP, Rekha, PD, Arun, AB, Shen, FT, Lai, W.-A. et Young, CC (2006). Bactéries solubilisant le phosphate du soi subtropical et leurs capacités de solubilisation du phosphate tricalcique. Appl. Écol. 34, 33-41. doi : 10. 1016/.apsoil.2005.12.002 Cheng, Q. (2008). Perspectives dans la recherche sur la fixation
  • Diep, CN et Hieu, TN (2013). Bactéries solubilisant le phosphate et le potassium à partir dematériaux altérés de montagnes rocheuses dénaturées, Ha Tien, province de Kiên Giang,Vietnam. Suis. J. Life Sci. 1, 88-92.
  • Grossmann, K. (2010). Herbicides auxines : état actuel du mécanisme et du moded'action. Gestion des nuisibles Sci. 66, 113-120. doi : 10.1002/ps.1860
  • Kizilkaya, R. (2009). Capacité de fixation de l'azote d'Azotobacter spp. souches isoléesdes sols dans différents écosystèmes et relation entre elles et les propriétés microbiologiques des sols. J. Environ. Biol. 30, 73-82.
  • Ruzzi M., Aroca R., 2015. Plant growth-promoting rhizobacteria act as biostimulants in horticulture, Scientia Horticulturae. Volume 196.
  • Singh, G., Biswas, DR et Marwaha, TS (2010). mobilisation du potassium des déchetsde mica par les rhizobactéries favorisant la croissance des plantes et son assimilationpar le maïs (Zea mays) et le blé (Triticum aestivum.) : une étude hydroponique sous chambre de croissance phytotron. J. Plante Nutr. 33, 1236-1251. doi : 10.1080/01904161003765760
  • Shirinbayan, Shima & Khosravi, Houshang & Malakouti, Mohammad. (2018). Alleviation of drought stress in maize (Zea mays) by inoculation with Azotobacter strains isolated from semi-arid regions. Applied Soil Ecology. 133. 10.1016/j.apsoil.2018.09.015.
  • Yang, J., Kloepper, JW et Ryu, CM (2009). Les bactéries de la rhizosphère aident les plantes à tolérer le stress abiotique. Tendances Plant Sci. 14, 1-4. doi : 10.1016/j.tplants.2008.10.004