Protection des sols
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Implantation du couvert végétal estival : quelle composition pour quelle stratégie ?

Roméo Vezo
20/10/22

Dès la moisson terminée, se pose la question du semis des couverts végétaux estivaux.

Courts ou longs, le choix de leur composition se réfléchit en fonction de leur place dans la rotation, des contraintes de la parcelle, de l’ITK prévu et des objectifs fixés au niveau local.

Pour en tirer le meilleur bénéfice, ils doivent être alignée avec la stratégie de l’exploitation.

Couvert végétal dans la Somme (crédit : Maxime Vereeck, 2023)

Pourquoi implanter un couvert végétal après la moisson ?

L’implantation de couverts végétaux offrent de nombreux bénéfices, à la fois techniques et économiques :

  • Protection du sol : les couverts végétaux permettent de protéger le sol de l’érosion et d’améliorer la stabilité structurale du sol.
  • Fertilité biologique : avoir un sol toujours couvert avec des racines vivantes donne un support de vie et de la nourriture aux mycorhizes via les exsudats racinaires. En échange, celles-ci vont rendre des éléments nutritifs assimilables pour les plantes.
  • Restitution d’éléments nutritifs aux cultures : environ un tiers de l’azote capté par le couvert végétal sera disponible pour la culture suivante dans les 6 mois après sa destruction. Ce relargage progressif de l’azote organique permet d’améliorer la nutrition azotée des cultures. Par exemple, un couvert de féverole peut restituer jusqu’à 100 unités d’azote à la culture d’après.
Couvert végétal dans la Somme (crédit : Maxime Vereeck, 2023)

Couverts courts, couverts longs et couverts “relai”

Les couverts courts prennent placent entre deux céréales d’hiver. L’objectif est de semer “au cul de la batteuse” pour profiter de l’humidité résiduelle du sol.

Les couverts longs viennent avant l’implantation d’une culture de printemps.

Le couvert relai consiste à semer un couvert en été et puis un couvert hiver plus tardivement. Le couvert d'été protège le sol pendant la période chaude et laisse la place au couvert d'hiver.

→ Pour identifier les densités de semis de chaque espèce, l’idée est de raisonner en fonction des pourcentages des doses en pur.

→ L’aspect économique et la simplicité de mise en place sont importants à prendre en compte dans la réflexion : les semences produites sur place permettent d’optimiser les coûts.

Couvert végétal dans la Somme (crédit : Maxime Vereeck, 2023)

Un couvert riche en azote synonyme d’économies d’engrais

Avant implantation des cultures de printemps (maïs, betterave, pomme de terre) l’idéal est d’avoir 300 pieds/m2 avec 90% de légumineuses et 10% de graminées.

Gestion du couvert :

  • Légumineuses : féverole, pois fourrager ou vesce. Il est essentiel de les broyer avant la floraison de façon à ce qu'elles restituent un maximum d'azote. Les légumineuses comme la féverole ou le trèfle d’Alexandrie sont capables de restituer jusqu’à 50 unités d’azote grâce à cette technique.
  • Les graminées : blé, orge d’hiver ou de printemps, triticale, seigle ou avoine.

Gestion des anaérobioses extrêmes

De la famille des Polygonacées, le sarrasin est une plante intéressante pour lever les anaérobioses.

En effet, celui-ci a la faculté d’absorber l’azote sous forme nitrites (NO2), conséquence de la rétrogradation des nitrates par les bactéries anaérobies. Cette forme d’azote non-assimilable par les cultures est alors transformé en protéines puis restitué sous forme d’azote organique.

Il est possible de semer cette plante en couvert d’interculture pour valoriser les nitrites pendant la période estivale et limiter les phénomènes d’anaérobioses.

De plus, si il est broyé avant la floraison, on obtient une restitution d’azote organique proche de l'urée : les acides aminés.

Gestion du sarrasin en couvert d’interculture :

  • Au minimum 250 pieds/m2 levés.
  • Broyage ou mulchage avant floraison pour éviter la lignification et restituer de l’azote organique au sol.

Un couvert simple et maîtrisé

Les graminées sont des plantes qui luttent contre les anaérobioses en apportant de la matière organique labile via leurs exsudats racinaires.

Les racines produisent une quantité considérable de sucres via les exsudats racinaires qui donnent de la nourriture au sol et remontent le niveau de matière organique labile (la MO labile vient principalement des racines = 2,5 fois plus que les parties aériennes).

Gestion du couvert de graminées :

  • Au minimum 250 pieds/m2 levés avec environ 70% de graminées et 30% de légumineuses.
  • Possibilités de choix des graminées pour le couvert : ray grass, blé, orge de printemps ou d’hiver, avoine
  • Broyage ou mulchage avant floraison pour éviter la lignification et restituer de l’azote organique au sol.

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