Fertilisation
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Comment sécuriser vos rendements grâce à la nutrition foliaire ? Le témoignage de Nicolas Lemane

Roméo Vezo
20/10/22

Nicolas Lemane est technicien agricole pour les établissements Dupre-Lardeau, un négoce situé dans l'Indre (36) avec qui nous collaborons.

Passionné d'agronomie, il est spécialisé dans la nutrition des grandes cultures, en particulier dans la nutrition foliaire.

Son objectif depuis quinze ans : trouver des solutions alternatives aux produits chimiques et aux engrais minéraux qui soient suffisamment efficaces pour lever les contraintes de tous les jours sur les exploitations.

Le point commun entre nos deux organisations est le modèle agricole que nous mettons en avant.

Nous sommes allés l’interviewer pour prendre ses retours par rapport à cette vision et à un retour d’essai fertilisation avec notre solution Climax qu’il a mené sur blé tendre pendant la campagne 2022-2023.

Quel modèle mets-tu en avant auprès des agriculteurs ?

“Tout d’abord, il est important de noter les différentes contraintes qui pèsent sur les agriculteurs aujourd’hui.

La première est la contrainte climatique.

Il est important pour les agriculteurs de retrouver et de conserver une rentabilité sur leurs exploitations. D'assurer un revenu face à des aléas climatiques qui sont récurrents et qui peuvent anéantir une culture d'année en année.

Pour être durable, il faut être là demain. Il faut donc que l'exploitation soit performante économiquement.

Mon challenge aujourd'hui, c'est de trouver des alternatives aux produits qui coûtent cher, en particulier les engrais. À nous de trouver des solutions de remplacement qui soient durables et économiques.

On a pu voir durant la dernière campagne la volatilité du prix des engrais. C'est devenu un enjeu d'autant plus important aujourd'hui d'arriver à trouver des alternatives efficaces aux contraintes climatiques et aux contraintes géopolitiques qui peuvent varier.

Cette année, le jeu est redistribué : on a des prix des céréales qui ne grimpent pas et des engrais qui ont des prix soutenus.”

Comment assurer une rentabilité des exploitations dans un tel contexte ?

“La stratégie sur la ferme doit être réfléchie de manière globale. Cela démarre par le choix variétal et par une adaptation des façons culturales.

Je suis passionnée d’agriculture de conservation. Néanmoins, ce n’est pas la solution à tout. Je travaille avec des gens qui font du labour et/ou du semis simplifié et qui ont des bons résultats. Chacun doit y trouver son courant porteur. Il ne faut pas être dogmatique, on doit s'adapter à chaque solution et à chaque problématique.

L'idée, c'est de travailler dès l'automne avec de la nutrition en biberonnage pour avoir des cultures bien implantées qui ont un bon tallage.

Un bon enracinement leur permet de passer l'hiver dans de bonnes conditions et de bien redémarrer en sortie d'hiver :

Lutter, sait on jamais, contre un excès d'eau. Car l'excès de chaleur entraîne parfois sur des périodes des quantités d'eau importantes. Cela nécessite d'avoir une bonne structure. Aussi, lutter contre les sécheresses précoces et être capable de trouver des solutions au niveau nutrition qui vont pouvoir apporter de la protection au niveau des plantes.

Des températures douces en entrée d’hiver, on le voit depuis quelques années, peuvent entraîner des pressions viroses qui durent pendant longtemps. La pression insectes est également présente et les insecticides chimiques sont de moins en moins nombreux, ou du moins persistants.

Le tout, c'est d'avoir une céréale en bon état qui s'est bien remise du désherbage et qui soit bien enracinée pour passer un hiver dans des bonnes conditions. Ne pas oublier aussi sortie d'hiver les oligo-éléments : apporter de la nutrition en fin de cycle pour tamponner les accoups climatiques.”

Peux-tu revenir l'essai que tu as mis en place avec le climax cette année ?

“Cet essai a été mis en place sur une parcelle de blé tendre d'hiver semé au 20 octobre à 350 grains/m2 sur des sols sablo-limoneux séchants (moins de 10% d'argile et des taux de matières organiques très faibles).

Au niveau de la conduite, c’est cultivé en TCS depuis une vingtaine d'années, avec un peu de semis direct parfois derrière tournesol ou colza.

Mon idée était de réduire au maximum la quantité de produits azotés : on a réduit la dose d’azote totale de 20 UN.ha, que l’on a remplacé par 20 L/ha de Climax au stade épiaison. Le but était d'amener un produit qui allait nous permettre d'avoir de la résilience au sec et de diminuer la quantité d'azote minéral.

Pour moi, le contrat a été rempli : en moyenne je suis à +7 q.ha et +2% de protéines comparé au témoin.

On a conservé un taux de protéines correct avec une fumure azotée moins importante. On a sécurisé notre rendement par rapport aux avaries climatiques, pour un investissement qui n'est pas énorme (24 €/ha en plus).”

Quels sont les intérêts pour un agriculteur d'aller vers ce type de nutrition ?

“C'est déjà se dédouaner un peu des apports d'engrais chimiques qui sont chers et qui peuvent détériorer la qualité sanitaire des cultures et la qualité des sols. Surtout en fin de cycle où on peut avoir du sec et du chaud, on sait qu'un passage d'engrais tardif peut plutôt brûler qu'autre chose.

On tamponne bien l'effet chaleur et le stress hydrique par les levures, les oligo-éléments et les acides aminés. Ça amène une sécurité dans le rendement, d’éviter de prendre une gamelle de dix ou quinze quintaux !

Encadrer les stress climatiques sur des sols à potentiels limités ne permet pas forcément d'aller déplafonner un rendement, mais plutôt de limiter la casse.

Et d'un point de vue pratique, l'idée de de ce produit, c'est qu’il n'y a pas besoin de faire des mélanges savants. C'est simple d'utilisation : le produit est présenté en IBC, il s'utilise avec un pulvé classique avec des buses classiques. Ça se fait avec le matériel qu'on a qu'on a sur l'exploitation.

Économiquement, c'est gagnant au niveau de la résilience à la sécheresse, au niveau de la santé de la plante et également en termes d'image. C'est un cercle vertueux pour apprendre à travailler d'une autre façon et bâtir une nouvelle approche pour demain.

Et c'est quand même plus agréable de pouvoir parler avec les autres et ne pas avoir à se cacher pour intervenir !”

Le mot de la fin ?

“Je dirais tout simplement qu’il faut tenter d'évoluer.

Trouvons et essayons les alternatives. C'est vrai que ça fait toujours un peu peur de remplacer un produit chimique ou un passage d'azote par un produit naturel et je pense que le challenge est là.

Avec ces années de plus en plus compliquées, je pense qu'il faut aller vers des solutions plus efficientes.

L'idée, c'est de pouvoir recréer une nouvelle agriculture plus noble avec des produits plus propres, que ce soit pour l'utilisateur, pour le sol et pour le consommateur.

On va continuer les essais et je pense qu'on est sur la bonne voie.”

Chez Oligo+, notre mission est de simplifier votre métier en vous permettant de travailler plus sereinement, d'améliorer vos marges et d'avoir une meilleure intégration environnementale.

Comment ?

En proposant des engrais à la fois simples d’utilisation, révolutionnaires et économiques.

En intégrant un service qui vous accompagne tout au long des cycles culturaux, dans vos prises de décisions, et détermine avec vous le meilleur moment pour l’épandage des engrais.

Notre volonté est d’apporter de l’importance à la prise en compte de trois facteurs qui sont indispensables pour faire progresser un système : l’Homme, le sol et la plante. Nous construisons une méthode solide et personnalisée, qui saura s’adapter à chaque ferme pour combiner performance et protection du sol grâce à des pratiques simples et maitrisées.